La nuit était douce, grâce à la nouvelle saison. Mais pour Mésange Noire, le moindre coup de vent était si froid qu'il la glaçait jusqu'aux os. Elle tremblait comme un chaton sans défense qui craint les monstres de la nuit. Ses monstres, à elle, sont bien pires. Elle redoutait cette ombre, cette voix qui résonne dans son esprit. Depuis la nuit où il s'était emparé de son corps, la guerrière craignait de le revoir. Griffe Nocturne, le guerrier des temps anciens, son ancêtre le plus terrifiant. Elle n'était rien de plus qu'un chaton apeuré, elle se sentait faible.

Une brise légère la fit frissonner. Elle sentait l'humidité du matin, le chant matinal des oiseaux. Quand elle se leva, elle ne vit personne dans la tanière des guerriers. Elle avait dormi autant que ça ? Affolée, elle sortit en s'ébrouant. Sans attendre une patrouille, elle sortit du camp. Ce serait mal vu de dormir toute la matinée. Elle se dirigeait vers les terres des solitaires, là où les patrouilles la laisseront tranquille. L'herbe moelleuse et mouillée sous ses coussinets lui faisaient le plus grands bien. Elle entendait le vent siffler entre les nouvelles feuilles, les oiseaux qu'elles ne pouvait pas atteindre au dessus des grands pins.

Un intru apparu dans son champ de vision. Elle connaissait cette odeur, ce pelage blanc, ce petit matou. Seulement, il ne portait pas l'odeur du Clan du Vent. Encre de Poulpe était-il devenu solitaire ? Pour quelle raison ? Mésange Noire vint à sa rencontre, en souriant. Lui, ne semblait pas la reconnaître. Pourtant, cela ne faisait pas longtemps qu'ils avaient voyagé ensemble. Il la regardait étrangement, mais elle n'y fit pas attention.

– Bonjour, Encre de Poulpe, dit-elle.