J'aime imaginer ce que je ne peux pas voir, ma réserve de plantes par exemple.
J'imagine les petits tas de feuilles empilées, elles sont d'une magnifique lueur verte, leur squelette noir emprisonne la pulpe et le doux jus de ces plantes médicinales.

Quoi qu'il en soit, ce matin là, j'avais dresser une oreille, puis l'autre, puis ma tête, puis mon poitrail, j'imaginais devant mes pupilles animales voilées d'un draps noire ténébreux comme chaque matin le ciel d'un bleu envoutant, je visualisais avec émerveillement de longs moutons blancs danser avec grâce au milieu de l'étendue bleutée.

Je m'étirai, baillant à m'en décrocher la mâchoire et m'avançai à pas feutrés vers le tas de gibier, sentent autour de moi, mes sens se déployer à la quête d'un quelconque danger. Une branche, une racine, une proie, pour moi, chaque obstacle sur mon chemin pouvait représenter un danger.

Je m'assis devant le tas au fumet alléchant. Je pris une proie un peux au hasard, et tendis que je la dégustais, je profitai de chaque sensation.
La chaleur de la bête contre mes crocs me faisait saliver, sa fourrure ensanglantée contre mes babines retroussées.
Je finis mon repas et retournai à ma tanière, je commençai à trier mes plantes, une à une, beaucoup étaient sèches, certaines froissées. Quelques poils effleurèrent avec douceur mes coussinets. Mon cœur se serra au reflet du souvenir de Flocon Glacé.

-Qui a t'il?

Miaulais-je d'un miaulement rauque, j'avais entendu des pas, très légés, surement un chaton.

Je m'étais réveillé peu ares l'aube. Les rayons du soleil étaient venus mettre un terme à mon sommeil, et j'avais ensuite profiter quelque instant d'être allongé pour écouter les bruits du camp. Les chasseurs partant en patrouille, les anciens pestant contre le froid...

Je décidai ensuite de sortir. Il me restai deux lunes à patienter avant mon baptême alors autant ne pas s'ennuyer... Je cherchai d'abord Petite Mousse ou Petite Boule Noire. J'allai retourner m'allonger vers la pouponnière lorsque je vis passer Mousse du Secret. C'était notre guerrisseur, et il était aveugle. Je m'étais souvent demander comment il pouvait se déplacer sans rien voir...

Comme j'étais maintenant parfaitement réveillé, je décidai de le suivre dans sa tanière, apres tout il n'était pas méchant, alors autant lui demander comment il faisait. Je marchai vers l'entrée de sa tanière. Ii était entrain de manger une musaraigne. J'attendis poliment qu'il est fini, puis m'approcha doucement.
-Qui y a-t-il ?
Sa question me fis sursauter. Je dis un petit bond en arrière avant de lui répondre d'une toute petite voix :
-Mais comment t'as su que j'étais là ?

(Met Opale Koboi dans tes puf ;) -Réservé à moussy hein! XD-)
Il approchait, j'entendais maintenant distinctement sa démarcher fluide et énergique. Sa voix s'éleva comme un écho à l'entrée de mon antre, je me retournai, m'assis, enroulant soigneusement ma queue autour de mes pattes et lui dit d'une voix claire.

-Car j'ai entendu tes pas, maintenant j'entend presque ta respiration vu les échos de mon gîte.

Mon ton était claire, distinct, solennelle. J'analysai un peux mon environnement, il faisait chaud, très chaud même en ce début de matinée, pas la moindre brise ne venait ébouriffer nos fourrures lustrées. L'odeur lactée du chaton m'embauma les narines, je devinai plus ou moins son âge, car étant donné sa démarche et la hauteur de sa voix, il devait avoir tout au plus 5 lunes.

La lourdeur du soleil de plomb devenait pesante, heureusement, une violente bourrasque s'engouffra dans la tanière en proie à l'humidité, le parfum entêtant des feuilles derrière moi se releva considérablement, m'indiquant que je devais tout recommencer.
Le souffle venteux dura bien deux minutes entières, je passai ma langue rappeuse sur ma fourrure, emmêlée de toute part, j'entremis une toilette, mais un autre fumet me chatouilla les narines: le félin était toujours là, je sentais sur moi son regard d'enfant emplit d'innocence.

Je l'imaginai, un pelage encore tout duveteux, de grands yeux écarquillés, dressé de toute sa hauteur, observant avec intérêt le chat en face de lui. Comme moi à son âge.
J'émis un ronron amusé, étranglé par un grognement indigné par les herbes éparpillées sur le sol, je baissai les yeux vers là où j'entendais son souffle tenu bien que posté par les échos, comme si je le voyais aussi distinctement qu'il me voyait.

-Pourquoi es-tu venu à moi?

Miaulais-je dans un râle où toute émotion semblait s'être évaporée, c'était dans mon caractère, je ne pouvais rien y faire et je ne voulais rien y faire.

J'observai l'antre de notre guérisseur. C'était un endroit différent du reste du camp. L'odeur de Mousse du Secret se mêlait avec celle des plantes, trop nombreuses et inconnues pour que je ne les reconnaisse. On sentait dans l'air le poids des malades et des morts qui avaient défilés ici, et je me demandais comment un guérisseur pouvait supporter tant de malheur. Je me dis qu'il devait être bien triste, mais que s'il avait choisi cette voie, c'est qu'il devait il y avoir de bonne raison.

Je me souvins ensuite qu'il était aveugle, et me dis qu'il avait peut-être choisi de devenir guérisseur car il ne pouvait pas être un guerrier...

Les bourrasques me firent frissonner. La mauvaise saison approchait à grand pas et l'on sentait déjà les prémices des premiers froids. Je vis les feuilles soigneusement rangés virevolter dans l'antre, et perçut le mécontentement du vieux chat. Il se retourna après avoir fait une courte toilette. Il était bien plus grand que moi et avait l'air menaçant. C'est notre guérisseur, il est gentil, non ?
-Pourquoi es-tu venu à moi?
Sa voix était assuré et puissante sans être menaçante. Malgré tout il était très impressionnant, surtout dans l'obscurité de son antre.
-Est-ce que... Est-ce que tu es né aveugle ?

(Vieux?! VIEUX?! MOUSSE DU SECRET EST LOIN D'ÊTRE VIEUX ;_;)
-Est-ce que... Est-ce que tu es né aveugle ?

Un petit miaulement, hésitant, Est-ce que je lui faisait peur? Je m'en fichais, le clan entier connaissait mon caractère borné et râleur.
Cela qui m'arracha un grognement indigné et un battement de la queue contre mes flancs. Je n'aimais pas que l'on me crois fragile, Je ne suis pas un chaton apeuré, encore moins un ancien aux portes de la mort! Je suis un jeune guérisseur au mental solide et qui se débrouille tout seul! Songeais-je avec agacement.

-Si tu veux tout savoir, je suis né du clan de l'ombre. Et oui je suis aveugle de naissance. Comme mon frère et mon père Miaulais-je d'un son rauque, je crachai le mort "père" car pour moi Etoile de Geai n'étais plus mon père, sa mort ne m'avait rien fait, il n'avais jamais été là pour nous, et avait fait souffrir ma mère: Pelage Electrique.

Je savourai un dernière instant les souvenir divins de la chatte blanche, me toilettant avec tendresse, pelotonné contre ma sœur et mon frère.
Puis je m'ébrouai et fis face au chaton, il ne m'avait rien fais, je ne devais pas me laisser emporter à mon éternelle mauvaise humeur.

Mon échine se hérissa lorsque l'odeur de clan du vent s'emmitoufla dans mes poumons, l'odeur douce du clan de l'ombre s'était évanouie, me laissant seul, au milieu d'un clan où la seule personne que j'ai respectée au sein de ce clan soit morte. Le désire de retrouver mon clan natale m'étreignait à chacun de mes membres, mais je sortis de mon esprit ces souvenir nostalgiques et de me concentrer sur l'important: le présent.

-Tu es venu me poser des questions sur ma cécité c'est ça? Demandais-je sans me retourner, triant les feuilles sèches et craquantes une à une. Je vais surement devoir trouver un guerrier pour m'accompagner chercher des herbes... Maudite cécité! pestais-je intérieurement.

Je regardai le chat noir, intrigué.

-Tu es venu me poser des questions sur ma cécité, c'est ca ?

Sa question ne me surprit pas. En fait moi-même je ne savais pas vraiment pourquoi j'étais venu ici. Je le regardai ranger ses herbes. Bizarrement, le fait que nous venions tous les deux du clan de l'ombre ne me faisait pas du tout me sentir proche de lui, au contraire. Je n'avais pas la moindre envie de l'aider, d'ailleurs. Et pourtant... Je m'assis. Même si je l'avais voulu je ne l'aurais que ralenti . Mais je me sentai coupable de ne rien faire.

Je m'approchai et le regarda trier les plantes. C'était complexe. Je me concentrai sur l'observation de quelques tas. Tout à coup je repéra une feuille à part, identique à d'autres déjà empilées.

-Est-ce qu'elle va ici, demandai-je anxieusement ? Elle est petite et dentelée, et elle sent comme les autres, rajoutai-je en me rappelant qu'il ne pouvait pas la voir.

Je sentais sur moi son regard, plein de stresse et un peut de dégout, je crois avoir repérer aussi un soupçon d'indifférence.
En un éclaire, une révélation me frappa et me donna l'impression d'un plongeon dans un lac gelé: Ce chat était un chaton.
Il était mature, ces propos étaient hésitants mais sur un ton posé et neutre, son comportement indifférant mais ces pensées restaient inconnues... Comme moi à son âge.

Mon cœur se serra en pensant à ma propre enfance, perdu au beau milieu d'un clan inconnu, à l'odeur m'étant toujours aussi désagréable à sentir.
Je haïssais ce clan, du plus profond de mon cœur, je le haïssais, et je le haïrais jusqu'à ma mort. Ce clan m'a séparer de ma famille! A quoi bon aimer le clan qui vous a tout voler?!
A cette réflexion, mes muscles se crispèrent, je stoppai toute action de rangement, levai une patte, et frappai d'un grand coup rageur.
Une vision me rappa alors de plein fouet, tel une électrocution tue la personne qu'il touche, la personne meure sur place, elle ne réfléchit plus, elle est confrontée au faits, la vérité éclate, et les séquelles sont irréversibles.

Tout autour de moi devint claire, même éblouissant, vous voulez savoir ce qui a été le plus surprenant?
Je voyais aussi distinctement que je sais que je respire...
Devant moi, une cascade, du sang, l'eau était remplacée par du sang, scintillant d'un éclat lugubrement rouge sombre, l'odeur était nauséabonde, me prenait à la gorge. Mon regard félin se posa par inadvertance vers un creux à l'intérieur.
Ne sachant trop pourquoi, comme si j'étais hypnotisé par le tumulte sanguinolent de la cascade, je pénétrai le draps d'eau.
Je nageai même jusqu'au cœur du vacarme assourdissant. Le brouhaha de l'eau s'engouffrait avec dégout dans mes oreilles et mon nez, mes yeux étaient fermement clos, puis je les ouvris lorsque le sol sous mes pattes fut dur.
A l'intérieur... Il y avait un chat, tout noir, il était recroquevillé sur lui même, tremblant de tout ces membres sous le poids de la peur pesant sur ces épaules. Je levai les yeux, je découvris le même chat, un regard assassin au visage, un regard froid, un regard sans la moindre pitié, un regard où brillait la haine et le mépris, la peur était restée elle aussi, encrée au plus profond de son esprit tourmenté par temps de mauvaise influence.
Sa fourrure noire était lustrée et très dance. Je compris instantanément la vision.

Je sursautai, chacun de mes membres tremblaient, mais les images horribles restaient sur ma rétine, je serrai à pleine griffe le sol rocheux, tout mon corps était vouté et je tremblait d'une irrépressible et indéterminable peur.
Dans cette vision, la cascade de sang était ma foie envers le clan des étoiles, le chaton et le chat adulte, c'était mon évolution, mon histoire, mes souffrances, mes doutes.

Avec un très gros effort, je cessai de trembler, et rentrai mes griffes. Je regardai ce chaton, bien que je ne le voyais pas, il me semblait sentir sous mes prunelles bleues violacées, sa fourrure animale. Je ne voulais pas qu'il devienne comme moi, je ne voulais pas qu'il en vienne à haïr son propre clan. Je ne voulais pas que ce chat se renferme sur lui même, pour finir pas se mentir à lui même, jusqu'au point de ne plus croire au clan des étoiles.

Cependant, grâce à lui, j'avais appris une chose: Je suis unique, mais nous sommes tous uniques, pas un chaton ne ce ressemblent...

-Merci Petite Opale Miaulais-je, aucune chaleur, aucune émotion, juste de la sincérité. Ainsi, un chaton était devenu un membre chère à mon cœur, un chaton du clan du vent qui plus ai.

J'attendais la réponse de Mousse de Secret. Soudain son regard changea. Il ne me regardai plus. En fait il ne regardai plus rien, ses yeux semblaient perdu dans le vide. Son pelage se hérissa et il se mit à trembler légèrement. Je couinai et recula un peu. Je resta ainsi plusieurs secondes, observant notre guérisseur. Puis il sembla revenir à lui, recouvrir ses esprits. Je n'osai pas parler. Il m'observai sans rien dire. Je ne remarquai qu'alors qu'il avait sorti ses griffes, et à peine m'étais-je fait cette réflexion qu'il les rétracta.
-Merci Petit Opale, miaulât-il.
Je ne répondis rien. Je fis simplement un petit, tout petit signe de tête et me dirigea lentement vers la sortie. Je humai un court instant les parfums de l'extérieur, puis me retourna une dernière fois. Quel chat étrange, songeai-je... Et pourtant... Comment dire... Je me rendis compte qu'il m'observait. Impossible évidemment de percevoir une quelconque pensée ou émotion chez lui, mais ce chat avait quelque chose de spécial. Quelque chose qui inspirait de la crainte, ou de l'incompréhension peut-être, mais aussi un immense respect... Je me rendis alors compte que je restais immobile, à réfléchir.
-Je dois y aller sinon maman, enfin Touffe de Neige va s'inquiéter...
Je m'en allais presque à regret, et pourtant il n'y avait rien d'agréable à fréquenter ce chat.

Je rentrais la pouponnière en trottinant, plonger dans mes pensées. Pourquoi il était comme ça ? Pourquoi pas moi ? J'aimais Touffe de Neige, et elle aussi, j'étais heureux dans ce clan... Simplement à cause de mon père ? De mon âge ? Encore une fois j'éprouvai une légère pitié que je refréna aussitôt. Je me rendis compte qu'il était déjà midi, et le soleil réchauffait la terre de ses rayons. J'eus soudain chaud et fus content de profiter de la fraicheur de la pouponnière. Je m'assis dans mon nid et renifla les odeurs... Touffe de Neige a dû partir avec la patrouille de l'aube... Je m'assis dans mon nid et commencer à faire ma toilette. Je m'appliquais à lisser tout mon pelage. Aurais-je été heureux dans le clan de l'ombre ? Je m'allongeai finalement, me laissa submerger par mes pensées... Je fermai mes yeux. Le sommeil m'envahit lentement...
Est-ce que tout aurait put être différent ?

(It's the end?
Ou on en fait un autre, autre par?)

(Oui fin si tu veux ^^
Jsp on voit quand on se croise. Faut avoir une idée au départ quand meme ^^)

(Mousse en a tellement marre de ce clan qu'il se barre, tente de retourner au camps de l'ombre, sois ça, sois il meure selon lui. Toi t'arrive, tu le résonne en énumérant le fait genre que Le clan du vent n'a plus de guérisseur sans lui etc)