Chant du Renard entra dans la tanière de son fils adoptif. Son pelage roux ensanglanté était plaqué sur sa peau, dévoilant un corps maigre. Ses yeux vert balayèrent la tanière de Mousse du Secret. La chatte s'écroula au sol, à bout de force. Elle gémit et un son rauque se fit entendre
-Mou...Secr..."
Ce qui voulait dire Mousse du Secret. Elle l'appelait une dernière fois avant que son dernier souffle fut rendu. Elle devait tenir, juste le temps de lui parlé. Sa véritable douleur était sa tristesse. À côté de ça, la blessure qui plongeait dans sa gorge n'était rien.

-Ch-chant du renard???

J'étais là, au milieu de ma tanière observant ma mère adoptive avec un regard tremblant de peur et d'incompréhensions. Je marchais vers elle, titubant de mes pattes molles. Je peinais à me trainer vers celle qui fut ma mère.
Jamais sa chaleur et sa douceur n'avait remplacer celle de Pelage Electrique. Mais elle c'était comportée avec moi comme une mère, alors que tout un clan me reniait. Et ça, ça n'a pas de prix...

Je reniflai la reine. Son odeur empestait une répugnante odeur de sang.
Je ne pouvais rien faire, rien, absolument rien! A quoi bon être guérisseur si je ne peut même pas soigner ma mère adoptive! pestais-je sur moi même en câlinant la tête de la chatte.

Chant du Renard trouva la force pour lèver sa tête et commencer a le câliner. Elle avait en ce moment les larmes aux yeux. Elle avait beaucoup de mal a parler et tout les mots qu'elles laissaient passer étaient soit inaudible, soit incompréhensible. Son esprit commençait déjà à s'évader. Elle avait une seule requête. Qu'il soit heureux. Et tout ça, il devait l'avoir compris. Entre eux, les mots n'avaient aucune utilité. Ils servaient juste a décorer.
"Heureux..."
Un seul mot.
"En revoir Mousse du Secret."
Une phrase, la dernière avant que sa tête retombe au sol et que la flamme qui restait encore en elle s'éteigne. Chant du Renard n'était plus.

Une seule phrase, une seule et unique phrase. Je l'avais comprise. Tout était claire. Tout.
Je m'en voulais, un poids lourd pesait sur mon cœur. La mort de Chant du Renard m'avait chamboulé, et plus profondément encore que tout ce que j'aurais pu imaginer.
La flamme qu'elle était c'était éteinte, un chant mélodieux, aussi roux que la renarde couvant ces petits avec autant de tendresse qu'une mère avec ces chaton. La renarde au regard de braise n'était plus, je n'avais rien pus faire.
Pourrais-je simplement regarder le clan en face après cela?