Description physique du personnage : Souvenirs. Maudits souvenirs. Barrez-vous. Ne tournez pas les couteaux dans les plaies, ça fait mal. Très mal. Pourtant, je revois tout. Je réentends tout. Je me souviens de tout. Surtout de la neige. Mon histoire commence avec l'hiver et la neige...
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<< Mater ! Mater ! criais-je en tournant la tête dans tout les sens.
-Arrête de crier Pulicis ! C'est pas ma faute si t'es peureuse, alors arrête de crier ! Mater est partie chasser ! me réponds Cito, ma sœur cadette.-Mater, Mater ! continuais-je inlassablement.
-Chut ! Tu vas réveiller Longe et Tarde ! >>
Des gémissement se fit entendre, lui donnant raison. Encore.
<< T'es contente maintenant ? >> lança Cito avant de partir, loin des cris de nos deux frères.
Je cligne des yeux, retenant mes larmes. Ma petite sœur est si méchante avec moi ! Et nous sommes si différentes ! Elle est née quelques minutes après moi, selon Mater, et pourtant, c'est elle qui donne l'impression d'être l'aînée ! Je repousse cette pensée loin dans mon esprit. Non. C'est moi l'aînée, pas elle.
Je pars vers mes deux petits frères, qui jouent maintenant tranquillement à se sauter dessus. Eux aussi, ils sont si différents. Nous sommes tous frères et sœurs, de la même portée, et pourtant, impossible de nous confondre.
De nous quatre, c'est Cito la plus belle, avec son pelage bleu-gris, constellé de minuscules taches blanches, noires et grises sur le dos, et ses grands yeux vert-eau. Elle était de loin la plus élégante du groupe, et s'était celle qui ressembler le plus à Mater.
Après, il y a Longe. Lui était très grand et avait un pelage gris avec de grandes taches blanches, noires et bleu cette fois, et des yeux noirs.
Tarde, le plus jeune et le plus mignon de nous tous, lui ressembler en tout point, aux détailles près que lui avait un pelage blanc avec des taches noires, grises et bleu. À part ça, niveau carrure et yeux, c'était exactement la même chose.
Moi, par contre, je n'était ni la plus belle, ni la plus grande, ni la plus mignonne. J'avais un pelage noire, de petites taches grises, blanches et bleu qui couraient de la pointe de mes oreilles jusqu'au bout de ma queue. Mes yeux étaient plutôt petits et avaient la triste couleur de feuilles mortes c'est-à-dire, marron ternes.
J'étais née comme ça, il y a maintenant 3 lunes. Et en plus de cela, j'étais ni très rapide, contrairement à Cito, ni très forte, contrairement à Longe et ni très argile, contrairement à Tarde. Voilà. La seule chose d' exceptionnelle que j'avais, s'était mon droit d'aînesse.
Je suis noire comme la nuit.
Je suis blanche comme la neige.
Je suis bleu comme la liberté.
Je suis grise comme la tristesse.
Histoire du personnage : << Mater ? >>Il fait sombre. C'est la nuit, elle est envahie par un brouillard épais. À cause de cela, je ne vois ni Mater, ni la neige qui tombe, aujourd'hui encore.
<< Mater ?
-Je suis là, Pulicis je suis là ma filiolae...
-Mater... >>
J'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon petit corps. 4 lunes. Il n'a vécue que 4 lunes.
<< Mater, Mater, il, il... il... >>
Je m'étouffe dans mes sanglots. Les mots refusent de sortir. Ils refusent d'accepté la vérité.
<< Je sais ma filiolae...
-Mais...
-On peut rien y faire... Même moi je peut rien y faire...
-Non, non... >>
Je me recroqueville. Je sens la langue de Mater sur mon pelage, contre mes côtes. J'ai encore maigrie. Mais, là, je ne sens pas que la langue de Mater. Je sens aussi ses larmes. Elles se mêlent aux miens et à la neige.
<< Il faut savoir accepter la vérité ma filiolae... >>
Je lève la tête vers le visage de Mater. Il est ravagé par les larmes et la souffrance. Pourtant, je devine très bien ce qu'elle va dire.
Non, pitié, ai-je envie de lui crier, non, s'il te plaît, ne le dit pas, ne dit pas ça...
<< Pulicis... Il est mort... Longe est mort. >>
Non... Non... Non...
Il faut appendre à vivre, avec des êtres chers loin du cœur.
Longe, jamais la distance n'a était plus grande.
Pourquoi ce nom la ?
Il t'a porter malheur.
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Longe a été enterrer le lendemain, dans la neige fraîche. C'est moi qui l'ai enterré. Cito pleurait. Tarde était malade. Et Mater était à la chasse. Ça fait maintenant 7 jours qu'on a rien mangé. Et c'est à cause de ça que Longe est... mort.
Mort. J'ai que 4 lunes, et pourtant, j'ai déjà compris. Mort, ça veut dire qui ne bougera plus. Qu'il ne parlerai plus. Qu'il en rira plus. Qu'il ne jouera plus. Qu'il ne fera plus rien. Qu'il ne vit plus. Qu'il est mort. Ça veut dire que... que je le... que je le reverrai...
Retenir mes larmes, retenir mes larmes. Je ne dois pas pleurer. Enfin, pas devant Cito et Tarde. Je suis l'aînée. Je dois être forte et courageuse. Devant eux. Pour eux. Pour Longe.
Requiescat In Pace.
R.I.P
Longe... requiescat in pace,
Vindicatus eres.
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<< Natu Maximus ! Tu es rentr... Ah ! Je rêve pas ? C'est une sourie ? Tu as attrapé une sourie ? me demande Tarde en toussant faiblement.
-Oui, Tarde et chut... tu es loin d'êtres guéri.
-Je sais... Dis Natu Maximus ?
-Oui Tarde ?
-Tu l'as mis où le corps de Longe ? >>
Un court silence passe, entrecoupé des éternuements de mon petit frère.
<< Je l'ai mis sous le chêne. Il y est depuis quelques minutes. Et il y restera... >>
À jamais... ai-je envie d'ajouter. Mais je me tais.
<< Et Mater ? Elle est où ?
-Je vais la chercher. Pendant ce temps, mange.
-Oui... >>
Je sors de la tanière, accompagnée du bruit de la toux grasse de Tarde, et replonge dans l'univers de neige que j'ai quitté. Intérieurement, je jubile. J'ai attrapé une sourie ! Ma première proie ! Ho, si seulement Mater avait été là pour me voir ! C'était si...
Soudain, Mater sort des fourrées et viens vers moi, la gueule vide. Elle n'a rien eu.
Je coure vers elle et lui dis, à toute vitesse :
<< Mater, Mater ! J'ai attrapé une sourie ! Comme tu me l'as appris ! Une sourie ! Je suis trop contente !
-Bravo ma filiolae.
-Tu es fière de moi, hein Mater ? demandais-je timidement.
-Oui... >>
Mater reste immobile pendant un moment, silencieuse.
<< Pulicis ? Suis-moi, j'ai quelque chose à te conter... >>
Notre histoire. Notre passé. Nos malheurs. Nos larmes. Les vôtres. Vos noms.
Tout ce lie en un mot. Un nom.
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<< Quoi ? Ai-je bien entendue ?
-Oui tu as bien entendue, tu n'es pas sourde non ? >> répondit Mater d'une voix sèche.
Je ne bouge pas. Je suis abasourdit. Alors...
Je réentends en boucle la voix de Mater dans ma tête, me raconter
l'histoire...
L'histoire commence au Moyen-Âge. Nos origine, tout autant. À cette époque, une terrible maladie régnait sur la France. Son trône était la peur, sa couronne, la mort, son spectre, le malheur, son blason, la tombe, son habit, le désespoir, son vassal, le diable, son nom, la peste. À cette époque, elle faucha la moitié de l'Europe. Ne savant pas d'où venait ce fléau, certains bipèdes la rejetèrent sur les animaux, et le principale coupable, à leurs pauvres petits yeux, était les chats noirs. Si la peste était la fille du diable, et si les chats noirs servent le diable, ils servent aussi la peste. De nombreux chats noirs moururent de la main des bipèdes, d'autres, eux aussi, de la peste. Nos ancêtres furent de ceux qui tombèrent entre les pattes des deux tueurs. Les bipèdes, pour faire fuir la peste, avaient une phrase magique. Dans le malheur et le désespoir, on nous raccrochâmes à cette phrase. Un de nos ancêtres monta sur un bateau, direction l'Afrique, et fuis la peste, mieux que les bipèdes eux-même. Puis, au temps du commerce triangulaire, nous prîmes route vers l'Amérique, et nous y restâmes. Là-bas, nous transmis l'histoire de la famille, et elle devient, pour nous, une légendes sans importance. Mais, il y a quelques mois, ton père mourut, de cette maladie. C'était un cas isolé, heureusement, mais il mourut de la peste quand même. D'une certaine façon. Pour pas que j'attrape la maladie, lui décida de se noyer dans une rivière. Après, je suis partie loin, pour pas vous mettre en danger. À votre naissance, je vous donna en guise de nom les trois adverbes qui composent la formule magique, cette qui bannie la peste, pour vous protégez. Cito, Longe, Tarde
Vite, loin, longtemps
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<< Pulicis ? Pulicis ? Ça va ?
-Mater... D'où vient mon nom à moi ?
-Pulicis... Cela signifie puce. C'est elle qui apporte la peste. Si je t'es donner ce nom, c'est pour que tu sois insensible aux puces donc, à la peste.
-D'accore... >>
Le silence vient se loger, confortablement, entre nous.
<< Mater... Pourquoi m'avoir raconter ça ? Et pourquoi maintenant ?
-Pour que l'histoire de la famille ne soit pas perdue. Pour vous donner des explications... du moins, à l'une d'entre vous.
-Mais... pourquoi moi ?
-Parce que tu es la Natu Maximus. Et parce que j'ai quelques chose à te demander.
-C'est quoi ?
-Si à la prochaine pleine lune, je n'ai toujours pas tuer de proie toute seule, il faut que tu tue... >>
Je me fige. Mater veux que je tue. Dans ma surprise, je n'entend pas le reste de la phrase. Puis, je me calme. Si ça se trouve, elle parler d'une proie.
<< Et surtout, vous pourrez vous nourrir de t, heu, sa chair jusqu'à la saison des feuilles vertes, qui n'est pas loin. Tarde reprendra des forces et il pourra vivre... lui... >>
Les mots de Mater se perdent. Les miens aussi. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi veux-t'elle que je tue un chat ? Pourquoi veut-t'elle que j'assassine les miens ?
Mater a dut lire cette question dans mes yeux. Elle ajouta :
<< Sil te plaît, ma filiolae, pour Tarde... >>
Filiolae ? Tu parles ! Filiolae, ça veux dire fille chérie, pas tueuse. Et on demande pas à sa fille chérie de tuer ! Et sa Mater n'a pas le droit de lui demander ça ! Mater, ça veut dire maman, pas...
<< Tu le dois. Pour votre bien. Tu dois le promettres. S'il te plaît... >>
Les yeux de Mater me supplie. Pourquoi ? Pourquoi veux-t'elle que je condamne un des mes semblables à mourir ?
<< La prochaine pleine lune est dans longtemps, ma filiolae... Juste un oui...
-Oui. >> répondis-je dans un souffle, avant de regretter.
Mais... de toute façon, la pleine lune est dans longtemps. Mater est une très bonne chasseuse. Elle a tout le temps d'attraper une proie.
La saison des feuilles mortes.
Méfie-toi, elle fauche autant que la peste.
Par la faim, par le froid, par la maladie, par la folie.
N'espère pas y échapper.
Elle vole aussi les espoirs, en plus des âmes.
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La pleine lune. Je la hais. Avec elle, le froid et la neige sont revenue, plus fort. La fièvre les accompagne. Elle dort avec mon frère. Le désespoir les suit. Il dort dans mon cœur, dans mon âme. Et dans Mater.
J'ai espéré. J'ai eu le culot qu'espérer que la lune nous oublierait, qu'elle ne passerai pas.
Mais ce soir, elle est là. Pleine.
Et nous, avons manger mes proies. Celle de Cito. Mais aucunes de Mater.
Quand elle nous a bordés, Cito et moi, elle m'a glisser à l'oreille :
<< Tiens ta promesse sinon, c'est avec ta chair que je nourrirai Tarde... >>
La folie. Elle aussi, elle vient avec l'hiver. Et la pleine lune.
Mater dort, à côté de nous. Je me lève.
<< Ne fait pas ça Pulicis ! >>
Je me retrouve. C'est Cito. Elle a fait semblant de dormir. À côté d'elle, se tient, tremblant, Tarde.
<< J'y suis obliger, j'ai promis. >>
Je refoule mes larmes au fond de mon être. Non. Je ne doit pas pleurer.
<< Foutaise ! On trouvera un autre moyen ! Tu n'es pas obliger de te tuer ! Je sais que je t'aime pas mais je veux quand même pas que tu meurs ! Et !!? Pulicis, ça va ? >>
Mes certitudes s'effondrent. Le sol semble se dérober sous mes pattes. Il tangue. Je vacille, chavire. Non... C'est pas vraie... Mais la vérité s'impose à moi, noir sur blanc. Noir comme la nuit, blanc comme la neige. Avec des taches aussi. Rouge comme le sang. Mater ne voulait pas que je tue quelqu'un. Elle voulait que je me tue, moi. Elle voulais se nourrir de ma chair pour survivre... Oui, mais pour que Cito et Tarde aussi survivent... Mais quand même...
<< Non, il y a pas d'autres moyens. >>
Mater s'est réveillée. Elle se tient, fièrement, devant nous. Pendant quelques secondes, j'ose espérer qu'elle a renoncer à son projet. Mais ses yeux ne mentent pas. Ils brillent d'un éclat mortel.
<< Mater ! Dis lui, dis lui qu'elle ne doit pas le faire, dis lui, s'il te plaît !
-Tais-toi !
-Mais, Mater...
-Il faut que quelqu'un meure !
-Mais, que ... ?
-Ce soir, quelqu'un doit mourir. C'est écrit ! L'un de vous doit mourir ! >>
Alors, elle le veut vraiment. Elle veut vraiment que je meurs. Mais... je suis sa filiolae, sa fille chérie... Elle est ma Mater, ma maman... Je comprends pas... Pourquoi ? Pourquoi ?
Soudain, le corps de Tarde, tombe au sol. Sa respiration, laborieux, sent la fièvre et la maladie. Le manque de nourriture ne l'aide pas. Si ça continue, il va mourir.
<< Mais... Pourquoi ? >> ai-je le culot de demander, pendant que Cito hurle à mon frère de se réveiller.
Mater tourne vers moi ses grands yeux remplis de folie.
<< Parce que ! Je n'arrive plus à attraper des proies ! Si je veux manger, ce sera grâce à votre chair ! J'ai déjà tuer Longe pour survivre ! En me rationnant, je l'ai manger en 1 lune ! Avec le corps de l'un d'entre vous, je tiendrai jusqu'à la saison des feuilles vertes ! Là, j'arriverai à nouveau chasser. J'aurai survécue à l’hiver ! Comme j'ai survécue à mon premier hiver grâce à la chair de mes frères... >>
Cito se recroqueville sur elle-même en entendant ses mots cruelle. Mater a tue Longe. Elle a manger Longe. Je me place devant elle et Tarde, tremblante. C'est moi l'aînée, c'est moi qui doit les protéger. Mater nous regarde, fixement, durement, avec ce regard, celui que tu réserves à ta proie avant de la tuer dans les pires souffrances du monde.
<< Longe demande quelqu'un... Il veut quelqu'un avec lui pour jouer dans sa mort. Il s'ennuie, tout seul. Mais qui se sera ? Tarde ? Cito ? Toi, Pulicis ? >>
Un rire dément sort de sa gorge, comme si elle s'amusait follement. Non. Pas comme. La situation l'amuse. La fait rire. Et son rire cruelle m'écorche les oreilles.
<< Aller, choisissez ! Choisissez qui vous allez tuer ! Tarde ? C'est le meilleur choix à faire, il est faible, il ne pourra pas guérir de toute façon. Cito ? Là aussi, c'est une bonne idée. Une bonne à rien, qui ne sais que insulter les gens. En plus, tu la détestes hein, ma filiolae ? Pense au nombre de fois qu'elle te fait souffrir. Pulicis ? Tu es l'aînée, tu dois défendre les autres. Et si tu mourrai toi ? Mais après, qui sera là pour m'empêcher de les tuer ? Allez mes petits, allez Pulicis ! Tue. Choisis qui tu vas tuer, qui tu veux sauver. Pulicis, tu es l'aînée. Tu es la Natu Maximus. Tu es ma filiolae. Tue quelqu'un, et après, tu pourras protéger le survivant. Et toi Cito ? Toi, qui as tant voulue être l'aînée. Allez, montre maintenant que tu peux l'être, toi aussi, en tuant. Que choisis-tu Cito ? Que choisis-tu, ma filiolae ? >>
Cito tremble. Je l'ai jamais vue avoir aussi peur. Je la regarde, elle et Tarde. Mon frère. Ma sœur. Je les dévisage. En valent-ils la peine ? Valent-ils la peine d'être sauver ? Tarde est faible, Cito est en larmes... Ils laisseraient tuer... Je regarde Mater. Ma Maman. Non. C'est pas ma Maman. Une Maman ne forcerait pas ses propres enfants à se tuer entre eux. Mais, sûrement que sa mère lui a fait la même chose... C'est sûrement un rite de passage, pour voir si on est assez fort pour survivre, assez fort pour être un solitaire... Et puis, je suis sa filiolae. Et les fililolaes ne tuent pas leur Mater. Elles, elles obéissent à leurs Mater.
Je dois choisir. Cito ? Tarde ? Mater ? Ils font tous partie de ma famille. Pourquoi y a-t'il pas de quatrième option ? Je ne vais quand même pas me tuer ? Je dois survivre. Et tuer quelqu'un. Qui ? Mon choix se fait, lentement. Mon frère est malade. Ma sœur pleure. Mater rie en regardant le ciel. Ils sont tous vulnérable. Leurs vies tiennent à une fil. Que ma griffe va rompre.
Un pas, deux pas. Un pas vers ma famille. Un second vers la mort. Mes griffes luisent dans l'obscurité. Qu'un éclat assassin. Je vais tuer. Mater ne voit pas. Elle rie. Cito ne voit pas. Elle pleure. Tarde ne voit pas. Il meure.
Un saut. Un cri de surprise. Mes griffe qui s'enfoncent dans la chair. Le sang qui giclent. Ma vue qui se colore en rouge. Tous me semble irréelle. Je sens la vie, palpitait, entre mes griffes. Je tranche le cou. Il pend maintenant, à moitié détacher du corps. Il se balance, doucement, fier de cette nouvelle liberté de mouvement. Le sang se déverse sur le sol de la grotte. Mes pattes sont rouges. Mes yeux sont en larmes. Je fixe le corps. Son pelage, si beau, commencent à ternirent. Ses yeux révulsés dans un dernier effort pour se maintenir en vie, rient encore de la folie qui les habités. Sa bouche qui est fixait dans un rictus surpris, semble crier une phrase, maintenant gravée dans mon esprit :
<< Tu es la peste. Et les noms de ta famille te bannissent. >>
Je prend Tarde, et l'amène près du corps. Personne ne parle. Même moi, je suis choquer par mon geste. Je commence à manger le cadavre, tout en faisant boire à mon frère le sang encore chaud qui s'échappe de la gorge de la personne que je viens d'exécuter. Maintenant, il va guérir. Maintenant, Longe n'est plus seul. Maintenant, c'est moi l'aînée. C'est moi la Natu Maximus.
Alors, pourquoi ce liquide salé glisse sur mes joues ? Pourquoi je pleure ? Surtout, pourquoi je pleure pour elle ? Pourquoi je pleure sur le corps de cette proie ? Pourquoi je pleure tout court ? Pourquoi ? Pourquoi je pleure en mangeant Mater ?
À 4 lunes, mon frère meure, des griffes de ma mère.
À 5 lunes, cette mère meure, de mes griffes.
À 5 lunes, mon innocence meure, de mes gestes.
À 5 lunes, mon ancienne vie meure, de mes décisions.
À 5 lunes, mes certitudes meure, tuées par ma famille.
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J'ai 6 lune. La saison des feuilles vertes est enfin arrivée. Il ne neige plus. Elle est partie avec l'hiver. Ça fait drôle. Ils n'ont tout pris et pourtant, ils repartent si facilement, sans un mot, sans une excuse.
Tarde est guéri. Il est devenue chat domestique. Il avait peur de moi maintenant. Parce que je suis comme Mater à présent. J'ai tué, et j'ai mangé ma proie.
Cito est partie, juste après la mort de Mater. Elle est devenue solitaire. Elle aussi, elle avait peur de moi. Peur que je la tue elle aussi.
Moi, je suis devenue tueuse, cette nuit-là. Je suis plus la Natu Maximus. J'ai perdu ce titre, en même temps que ma famille. Je suis donc aussi devenue seule.
Pulicis... Ça va dire puce m'a dis Mater... La puce, c'est celle amène la peste. La peste, c'est celle amène la mort. Mon nom signifie puce, et j'ai amène la mort. J'ai tué. Celle qui amène la Peste finalement, c'est celle qui amène la mort, c'est celle qui tue. C'est la puce. Dans cette famille, c'était moi la puce, c'était moi la peste.
C'est décidé. Maintenant, je m'appelle Peste. C'est la marque de mon passé, de mon histoire, et de cette de ma famille. C'est la marque indélébile de mon meurtre.
Mes frères. Ma sœur. Cito, Longe, Tarde. Ça vient du latin << Cito Longe Fugeas Et Tarde Redeas >> qui signifie << Fuis vite, loin, et reviens dans longtemps >>... Mater a dit que les noms de ma famille vont me bannir. Quelle est l'intérêt, puisse que je suis déjà maudite par mon nom ? Cito, longe, tarde.
Je vais partir. Fuir plutôt. Vite, loin, longtemps. Je vais revenir. Un jour. Le jour de ma mort, pas avant. Et jusque là, je serai seule. Solidaire à jamais. Peut importe les épreuves, les obstacles et les saisons aux feuilles mortes qui se dresserons sur mon chemin. Je les franchirai. Toutes. Je suis courageuse. J'y arriverai. Seule. Pour mon bien et celui de toutes les personnes que je ne connais pas et qui ont la chance de ne pas me connaître.
Cito, longe, tarde...
Les trois petits mots chassent la peste,
Vite, loin et longtemps, où que l'on soit.
Partir vite, aller loin et droit devant,
Quand au retour, le remettre à plus tard.
La Mort noire : chronique de la peste, de Johannes Nohl
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J'ai 16 lunes maintenant. J'ai grandie. De fins muscles se sont dessiner sous ma fourrure. Je suis maintenant rapide, comme Cito, forte, comme Longe, argile, comme Tarde. Je mange bien. J'ai survécue à une saison des feuilles mortes de plus. J'ai bouger, tout le temps. J'ai fuis. Je me suis fuis. J'ai croiser des gens. Qui sont morts. J'ai eu un compagnon, Cyparissus. Je l'aimait. Vraiment. De cette amour qui broie le cœur, qui donne envie de mourir pour celui qu'on aime, qui donne envie de vivre plus fort pour lui, qui te fait souffrir nuits et jours et qui pourtant te donne le plus pure des bonheur. Mais tout ceux que j'aime meure. Il est mort, il y a 1 lune maintenant. J'ai survécue à sa mort. Difficilement, mais j'ai survécue. Et puis, j'ai plus jamais revue Cito et Tarde. Mais je m'en fiche. Ma famille maintenant, c'est la solitude. Et la fuite.
Je suis arrivée dans une nouvelle ville bipède, qui ressemble à toutes les autres villes qui j'ai vue. Je la traverse, sans faire attention. J'ai vue tant de villes bipèdes. La foule se presse de tout le côté. Mais j'ai appris à l'éviter avec le temps. J'aime pas les gens. Je suis misanthrope, après tout, c'est mon droit. Je monte sur une barrière. De-là, je vois tout. Je maître du ciel, de ma liberté, de ma vie, de moi. Au loin, une forêt, dont la cime des arbres dansent au vent. Elle a l'air bien. Calme. Inhabitée.
Je descend de ma clôture et me dirige vers elle, sans faire attention au reste du monde. Je vais vivre là-bas, dans cette forêt, pour un temps que j'ai pas encore définie. Mais je finirai par fuir cette forêt. Comme toutes les forêts.
À la sortie de la ville, une chatte domestique vient me voir, de son pas tranquille. Tout les chats domestiques sont tranquilles. Mais malheureusement pour eux, ils ne peuvent pas être seul.
<< Bonjour, t'es nouvelle ? Tu viens de où ? Qui sont des bipèdes ? Tu t'appelles comment ? T'as... >> me demande-t'elle d'une voix rapide, existé et suraiguë.
Ses questions ne font mal à la tête. Mais je n'ai pas le droit de les fuirent. Ce sont que des questions. J'ai plus important à fuir.
<< T'es qui ?-Moi ? Je suis Sisi et je vis dans cette maison ! Et toi ? T'as pas répondue à ma ques...
-Je suis la Filiolae de Pestilentia.-Hein ? Ça veut dire quoi ? >>Je suis la fille chérie de la peste, ai-je envie de répondre, c'est ça que ça veut dire. Mais ça sert à rien. Elle sais pas ce que c'est la peste.
<< Sisi ?-Oui ?-J'ai un conseille à te donner.
-C'est quoi ?
-Cito, longe, tarde... >>
La Peste arrive chez vous.
Qu'une façon de la contrer, mes chers amis,
Cito, Longe, Tarde.
Part vite, reviens tard.